- tontine
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• 1652; de Tonti, n. de l'inventeur de ce système1 ♦ Dr. Opération par laquelle plusieurs personnes constituent un fonds commun afin de jouir d'une rente viagère ou de se partager, à échéance, le capital accumulé, la part d'un des associés étant reportée à son décès sur l'ensemble des survivants.2 ♦ (1737) Anciennt Jeu de cartes réunissant de nombreux joueurs dont finalement un seul, après élimination des concurrents, raflait tous les enjeux.3 ♦ En Afrique, Association de personnes versant régulièrement de l'argent à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle à chaque membre; ce montant.4 ♦ (1906; o. i.) Hortic. Corbeille de mousse ou paillon servant à protéger un arbuste emmotté pendant le transport.tontinen. f.d1./d DR Système de rentes viagères collectives, reportables sur les survivants.d2./d Association de personnes qui versent de l'argent dans un fonds commun, lequel est reversé à tour de rôle à chacune d'elles; ce fonds commun.————————tontinen. f. HORTIC Revêtement de mousse ou de paille entourant les racines d'un arbuste en cours de transplantation.⇒TONTINE, subst. fém.A. — 1. DR. CIVIL. ,,Groupe d'épargnants d'âges différents au sein duquel les parts des associés qui meurent sont réparties entre les survivants, soit qu'ils se partagent le capital accumulé, soit qu'ils bénéficient d'une rente viagère constituée à partir de ce capital`` (BERN.-COLLI 1981). Nous offrons des intérêts viagers à un taux gradué d'après l'âge, sur une échelle infiniment plus avantageuse que ne l'ont été jusqu'à présent les tontines, basées sur des tables de mortalité reconnues fausses (BALZAC, Gaudissart, 1834, p. 37). Quant aux républiques, vertueuses par principe, elles condamnèrent volontiers les tontines, peut-être par esprit de concurrence, le suffrage universel étant, comme dit Proudhon, la loterie suprême (MORAND, Excurs. immob., 1944, p. 148).— P. méton., vieilli. Cette rente. Synon. pension. Recevoir sa tontine. Je n'ai pas encore touché ma tontine (Ac. 1798, 1835).2. Région. (fr. d'Afrique). Association de personnes qui versent régulièrement de l'argent à une caisse commune dont le montant est versé à chacun de ses membres à tour de rôle; p. méton., ce montant. Chef de tontine. J'ai dû donner mille francs à la « tontine » de notre société, mille francs à ma mère, mille francs pour payer le retour au village de la tante et des cousins (H. LOPES, Tribaliques, 1971, p. 146 ds ROB. 1985).B. — HIST. DES JEUX1. Jeu de cartes auquel peuvent prendre part douze, quinze et même vingt personnes. (Dict. XIXe et XXe s.).2. P. méton. Petite corbeille où les joueurs à la tontine déposent les enjeux; son contenu. (Dict. XXe s.).C. — HORTIC. ,,Paillon, poignée de paille, filet ou panier en matière plastique maintenant la motte qui entoure les racines d'un arbre ou d'un arbuste pendant sa transplantation`` (Lar. agric. 1981).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1653 « association mutuelle dans laquelle chaque associé verse une certaine somme pour en constituer une rente viagère » (Édit de Louis XIV, nov. ds Encyclop. méthod. Finances, t. 3, 1787, p. 705: tontine royale); 2. 1737 p. ext. désigne un jeu de cartes (Ac. univ. des jeux, p. 206 et p. 207); 1904 « corbillon où les joueurs à la tontine mettent les enjeux » (Nouv. Lar. ill.); 1907 hortic. (Lar. pour tous). Dér. du nom du financier napolitain Leonardo Tonti (1630-1695)qui en 1653 proposa à Mazarin cette forme d'association (v. Encyclop. méthod., loc. cit. et pp. 707-708). FEW t. 13, 2, p. 33b. Fréq. abs. littér.:16.
DÉR. 1. Tontiner, verbe trans., hortic. Garnir d'une tontine. Les ouvriers les enrobaient aussitôt d'une pâte faite de glaise et de bouse de vache et enduites de cette première couche protectrice, elles étaient « tontinées ». Le mot est charmant: il signifie un emmaillotement par de la mousse (Le Monde, 20 nov. 1956 ds ROB. 1985). — [], (il) tontine [-tin]. — 1re attest. 1907 (Lar. pour tous); de tontine, dés. -er. 2. Tontinier, -ière, subst., dr. civil. Personne qui fait partie d'une tontine. Certaines personnes ont pour état d'espérer un décès, elles le couvent, elles s'accroupissent chaque matin sur un cadavre, et s'en font un oreiller le soir: c'est les coadjuteurs, les cardinaux, les surnuméraires, les tontiniers (BALZAC, Élixir, 1830, p. 367). Empl. adj. Qui a rapport à une tontine ou à un tontinier. Pacte tontinier. Un fonds commun (...) réparti (...) entre les survivants, déduction faite des frais de gestion de la société qui s'est chargée de cette opération (société tontinière) (Jur. 1985). — [
], fém. [-
]. Att. ds Ac. 1762-1878. — 1re attest. 1743 (Trév.); de tontine, suff. -ier.
BBG. — ARV. 1934, p. 48. — HOPE 1971, p. 304. — QUEM. DDL t. 1.1. tontine [tɔ̃tin] n. f.ÉTYM. 1652; de Tonti, nom d'un Napolitain qui inventa cette opération.❖1 Dr. Association de personnes qui mettent leur capital en commun pour jouir d'une rente viagère, réversible à la mort de chaque participant sur la tête des survivants. — Par ext. La rente reçue par chaque actionnaire.1 Nous offrons des intérêts viagers à un taux gradué d'après l'âge, sur une échelle infiniment plus avantageuse que ne l'ont été jusqu'à présent les tontines, basées sur des tables de mortalité reconnues fausses.Balzac, l'Illustre Gaudissart, Pl., t. IV, p. 38.2 (1752). Anciennt. Jeu de cartes réunissant de nombreux joueurs dont finalement un seul, après élimination des concurrents, raflait tous les enjeux. — (1876). Corbillon où les joueurs déposaient ces enjeux.3 Franç. d'Afrique. Association de personnes versant régulièrement de l'argent à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle à chaque membre (I. F. A.); ce montant. || Chef de tontine. ⇒ Tontinier.2 (…) j'ai dû donner mille francs à la « tontine » de notre société, mille francs à ma mère, mille francs pour payer le retour au village de la tante et des cousins qui s'étaient incrustés chez nous depuis un mois.Henri Lopes, Tribaliques, « l'Avance », in Littératures de langue franç. hors de France, p. 146.❖DÉR. Tontinier.HOM. 2. Tontine.————————2. tontine [tɔ̃tin] n. f.ÉTYM. 1906; orig. incert. p.-ê. de 1. tontine ou de tondre, avec le sens de « brins coupés ».❖♦ Hortic. Paillon ou mousse dont on entoure la motte de terre adhérant à la racine fasciculée d'une plante que l'on veut transplanter.❖DÉR. Tontiner.HOM. 1. Tontine.
Encyclopédie Universelle. 2012.